En préambule, Pierre Verschueren a d'abord dégagé l'intérêt de cette question. En effet, elle permet de comprendre comment se construit une communauté scientifique autour de la radioactivité et en quoi la question de la radioactivité est d'abord un enjeu de connaissance puis devient un enjeu politique, géopolitique et économique.

Puis il a  traité le temps des radioactivistes (1896-1919), soit le temps des pionniers où la figure de Marie Curie est centrale parmi une petite communauté scientifique européenne qui se résume alors à une vingtaine de personnes qui s'emparent de ce nouvel objet de recherche et qui échangent sur leurs travaux.

Il a ensuite analysé la deuxième étape, soit l'émergence de la physique nucléaire dans l'entre-deux-guerres (1919-1939). Les recherches continuent, surtout sur les atomes avec des équipes  de chercheurs qui s'étoffent. C'est désormais la course à l'accélérateur de particules avec de nouveaux acteurs : les Etats-Unis et l'URSS. Les laboratoires deviennent alors concurrents et les débats se multiplient ce qui, au final, accélère la connaissance.

Il a terminé par la troisième étape, soit "Maintenant je suis devenu la mort, le destructeur des mondes" (1939- années 1950). Dans un contexte de guerre, la radioactivité devient un enjeu militaire. En effet l'Allemagne nazie  a déjà mené des travaux de recherche sur la radioactivité. Pour la prendre de vitesse,  les Etats-Unis lancent le projet Manhattan en 1942 qui vise à la fabrication d'une bombe atomique. Les quelques 130 000 scientifiques mobilisés perdent alors en autonomie puisqu'ils dépendent désormais de la sphère militaire. Après la guerre, les Soviétiques obtiennent leur bombe en 1949. S'ouvre alors la course aux armements dans un contexte de guerre froide. Les applications civiles ne sont pas en reste avec l'apparition des premières centrales nucléaires.

Les élèves et leurs professeurs remercient vivement Pierre Verschueren de ce temps de formation très riche.